Voici pourquoi il fait si bon de passer du temps à Adrasan. Il y a quelques rares lieux sur terre qui nous déchargent du futile, permettent de se retrouver seul, sans angoisse, calme. En observant le temps qui passe. Chaque jour se répète et la routine devient meilleure. Les secondes s’écoulent. Le goût des instants s’intensifie. Tout est paisible, aucune colère, une sensation de fluidité et d’évidence se fait sentir.

On oublie de courir, et on apprend à vivre. Sur la route du retour, on espère avoir encore en soi un peu de ce paradis. La musique ou les parfums peuvent prolonger ce lien. J’aurais aimé ne pas me laver les cheveux et garder le sel de la Méditerranée jusqu’à Bruxelles comme un tatouage. Tout plaquer pour marcher dans le sable, manger des abricots et rester en apnée au milieu des poissons multicolores.

Adrasan, paradis côtier aux portes d'Antalya

Une escale en Turquie

Quatorze heures de bus
Soleil sec comme de l’argile
Des roses grimpent sur les treillis
Voyageurs, las, immobiles

Adrasan laisse les moments venir d’eux-mêmes
Sur la pointe des pieds
Ils nous enlacent

Sur cette baie
Il n’y a pas d’autre alternative
Que d’être bien avec soi-même

Je me suis endormie dans la mer en faisant partie des vagues. Balance souple comme une feuille de bambou. Liane tendue partant de mes épaules qui m’attirait vers le fond. Le soleil brûlait sur mes joues et me gardait à la surface. Oscillant entre ces deux mondes, les yeux clos, le temps se passe.

Boire la tasse, se relever
Les vagues me passent sous le dos
L’assouplir, laisser couler