La pâtisserie de la Grande Mosquée de Paris
2bis Place du Puits de l'Ermite, 75005 ParisIl y a des lieux qui restent gravés dans notre mémoire. La pâtisserie de la Grande Mosquée de Paris en fait partie. Pourtant, je n’ai jamais habité dans ce quartier, ni même dans cette ville. De passage, j’ai dû m’y arrêter trois ou quatre fois au plus.
Mais ce lieu porte l’histoire de ma maman. Je l’imagine étudiante en lettres à La Sorbonne. Entre deux cours, avec sa meilleure copine, elles allaient boire un thé à la menthe et manger des gâteaux. C’était la fin des années soixante. Elle avait les cheveux noirs et longs jusqu’à la taille, des gilets en laine retournée, des colliers tibétains et des pantalons patte d’éléphant.
A chaque fois que je vais à Paris, ma maman me dit de m’arrêter au salon de thé de la mosquée, que ça lui rappelle sa jeunesse. Alors, quand je peux, je m’exécute pour lui faire plaisir – et me régaler au passage.
C’est un havre de paix au cœur du cinquième arrondissement, à deux pas du Jardin des Plantes. Au mur, des carrelages colorés rappellent la maison familiale en Espagne, et probablement son enfance en Algérie. Des fontaines roucoulent, un léger vent dans la végétation donne l’impression d’être sorti de la capitale. Enfin, on souffle et on prend son temps.
Les pâtisseries sont faites dans la plus pure tradition. Les cornes de gazelle sont soit classiques, recouvertes de sucre glace et garnies d’un mélange d’amandes et de fleur d’oranger, soit au miel et aux amandes, légèrement citronnées. Les makrouds sont excellents. Ils arrivent à être moelleux sans être trop sucrés. La garniture à la purée de datte est douce est onctueuse.
C’est un lieu incontournable de Paris, et un lieu où il fait bon se créer des souvenirs.