En Turquie, le kahvalti est un vrai rituel. Quand on a assez de temps devant soi, c’est là que l’on rejoint ses amis, sa famille, et que l’on passe des heures autour de la table. Le petit-déjeuner traditionnel est un festin, les tables étant pleines de plats, d’assiettes qui valsent et passent de main en main. Une sensation d’opulence pour des préparations simples, qui mettent en valeur les produits de saison, sans esbroufe.
Voici donc les quelques classiques pour recréer l’ambiance d’Istanbul à la maison.
Les boissons
Traditionnellement, on déguste du chai, un thé noir bien corsé. Servi bouillant dans des petits verres, assez sucré, et qui accompagne tout le kahvalti. Sinon, le café turc – avec le marc – est également une option. Ajoutez un jus fraîchement pressé, comme un jus d’orange (ou portakal suyu en VO) et vous avez là un bon début.
Les oeufs
Les oeufs sont incontournables. Ds oeufs sur le plat accompagnés de sujuk sont régulièrement présents au menu. Le sujuk est une saucisse au cumin pimentée, qui vient réveiller les papilles en douceur.
Nous apprécions particulièrement le menemen, comme des oeufs brouillés aux poivrons.
Voici une nouvelle variante, avec cette fois ci, une recette riche en paprika, légèrement différente de la précédente.
Pour deux personnes, il vous faut:
- 1 oignon
- 1 poivron
- 1 càc de piment fort (pul biber, pour un piment turc, sinon un piment de cayenne sera aussi adapté)
- 1 càs de paprika
- 4 œufs
- Huile d’olive
Peler l’oignon et le poivron. Emincer en fines lanières et faire revenir doucement dans une sauteuse, avec un fond d’huile d’olive. Saler légèrement. En dix minutes, les légumes doivent être attendris. Ajouter alors le piment et le paprika et mélanger. Battre les oeufs dans un bol, saler, poivrer.
Baisser le feu de la sauteuse pour qu’il soit doux-moyen. Ajouter les œufs et remuer sans cesse jusqu’à ce que la préparation épaississe.
C’est le fait que la cuisson soit lente qui permet d’avoir une texture douce et soyeuse. Servir et déguster.
Les extras
En plus des œufs, le kahvalti propose d’autres spécialités salées. L’incontournable est la salade du berger – çoban salatasi: concombre, tomate, oignon finement émincé, olives, et fromage frais. Ces ingrédients peuvent aussi se retrouver sur une assiette, à assaisonner et associer soi-même.
Pour les boulangers matinaux (et patients), cela peut être l’occasion de se lancer dans la préparation des gözlemes: une pâte à pain ultra fine, garnie de fromage frais ou de légumes verts, repliée pour former un chausson, doré sur le feu ou à la poêle.
Le rayon des douceurs
Déjà, des fruits, de saison, mûrs, juteux. Pastèque ou melon, cerises et abricots, faites en fonction du verger le plus proche. Les fruits secs sont également appréciés.
Pour changer du pain, on retrouve régulièrement des pisi, des beignets frais et croustillants. En Turquie, ils sont ronds et harmonieux, à base de pâte à pain. Ici, ils ont la forme de petites galettes et reprennent une recette de pâte à tempura aérienne.
Sans recette: mélangez simplement de la farine avec une bonne pincée de sel, une pincée de levure chimique. Puis, de la bière fraîche en fouettant. Il faut s’arrêter quand la pâte a la texture d’une pâte à gaufre. Verser dans de l’huile bouillante (mais non fumante) en faisant cuire quelques minutes de chaque côté.
Ces petits beignets sont délicieux trempés dans des pâtes à tartiner. Pensez à un duo miel – crème épaisse. Encore plus local, essayez de mettre la main sur du kaymak (crème épaisse turque, très riche, à mi chemin entre la crème d’Isigny et le mascarpone), ou de servir du miel en rayon.
Envie d’une autre douceur? Tahine et pekmez, en quantités égales. Le pekmez est de la mélasse de raisin, un sirop doux et rond. Il vient assouplir la pâte de sésame pour un mélange qui rivalise avec les pâtes à tartiner à la noisette.
