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Vendredi soir, le ciel est gris, il fait lourd. Nous sortons de la Gare du Nord les jambes engourdies, réveillés par la chaleur et le brouhaha de la circulation. Nous passons une heure dans la bouchons, pour déposer nos affaires à l’hôtel avant de nous rendre à une soirée du travail, sur une péniche en bord de Seine. L’alcool y est gratuit. Nous nous y rendons en taxi. A l’intérieur, il fait frais et le conducteur écoute de la musique classique. 19 heures, c’est toujours les heures de pointes, les routes sont encore bouchées, mais nous sommes bien, au calme, dans notre petite bulle de fraîcheur. En sortant, la chaleur et la circulation nous surprennent encore.

Nous buvons quelques verres, des coupes de champagne puis du gin, tout le monde commence à être saoul. La piste de danse se remplit. Le soleil se couche au dessus de la Seine. Au loin, derrière les ponts, Paris se pare de violet. L’air se rafraîchit. On peut enfin respirer. A mesure que la nuit tombe, la surface de l’eau s’illumine des lumières de la ville. La lune brille dans un ciel sans étoile.

Une journée de printemps à Paris

Promenade poétique

En sortant de la gare
les voitures
le bruit des voitures.

Le soleil se couche
avec un chalumeau
il allume les bougies.

3 heures
le long de la Seine,
les lumières de la ville
dansent à la surface de l’eau,
le silence, la fraîcheur de la nuit.

Samedi matin, le ciel est bleu, il fait beau. Nous quittons l’hôtel, un goût de gin dans la bouche. La nuit a été courte. Nous traversons le huitième arrondissement pour nous rendre au jardin des Tuileries, voir les Nymphéas de Monet au musée de l’Orangerie. Rien  d’autre de prévu pour la journée. Manger quelques pâtisseries. S’installer au calme pour le goûter. La circulation est dense.

Le bruit des voitures nous suit partout où nous allons. Les rues de Paris se ressemblent toutes, avec leurs bâtiments Haussmanniens de pierre beige, et je me perds dans mes pensées en fixant loin devant moi, en regardant les façade disparaître au bout des longues rues de la capitale, dans le brouillard qui flotte constamment sur la ville. Un klaxon ou les insultes d’un conducteur me sortent régulièrement de ma torpeur. Paris serait une ville parfaite pour s’adonner à la rêverie, s’il n’y avait pas ce flot incessant de voitures.

Nous nous achetons une glace sur la route, que l’on mange sous un arbre du jardin des Tuileries, assis sur une chaise verte. La B0822. En face, un homme solitaire fait la sieste. Des parasols blancs dépassent des arbustes. L’odeur des fleurs de sureau. Enfin le silence. Comme nous, les Parisiens se reposent à l’ombre des arbres.

Les oiseaux chantent, se posent sur de grosses branches, sautillent d’un buisson à l’autre. Un corbeau passent devant nous, marchant au ralenti, suivi d’un gros pigeon qui court en dodelinant de la tête. Les couples se donnent rendez-vous sur les bancs cachés par la végétation, à l’abri des regards. Les enfants courent sur les chemins en gravier. De vieux monsieurs s’endorment un livre posé sur les genoux.

Imitant les hommes
deux pigeons se battent
pour un morceaux de pain.

Dans son gobelet en carton
posé sur le trottoir
trois petites pièces.

Au Jardin des Tuileries
le chant des oiseaux
remplace le bruit des voitures.

Sous les arbres
du Jardin des Tuileries
s’endorment les Parisiens.

Au Jardin des Tuileries 

Sous les arbres
assis sur une chaise verte
du Jardin des Tuileries,
je mange une glace.

En face,
un vieil homme s’endort,
un corbeau passe en marchant
lentement,
                    lentement,
                                        lentement,
une coccinelle
escalade mon bras.

Au loin
émergeant du brouillard
l’Arc de Triomphe.

printemps à paris