Le Jeu de Quilles, Cajarc

Le restaurant Jeu de Quilles se trouve dans une partie charmante du Lot, dans la petite bourgade de Cajarc, précisément.

Le menu est affiché à l’ardoise et change en fonction des saisons et des arrivages. C’est l’exemple même d’une belle table régionale, d’une cuisine du marché comme on les aime.
Les plats sont pensés avec malice, et sans esbrouffe. Il s’agit de faire plaisir plus que de mettre en avant sa technicité, et cela n’est pas pour nous déplaire.

Avec la générosité en fil conducteur, nous débutons en nous partageant des beignets de fleurs de courgettes, cuits à la minute. Croquants et légers, ils se trempent dans une sauce crémeuse et citronnée.

En entrée, les couteaux sont accompagnés d’un assaisonnement de choc : pâte de piment, oignons rouges et basilic thaï. Le bœuf de l’Aubrac se sert quant à lui en tataki, à peine cuit pour mettre en valeur sa saveur d’origine. Une pointe d’olive et basta.

Le gaillac de 2P Production accompagne les plats de poisson. Première assiette hommage au pays basque : un thon de Saint Jean de Luz – qui aurait pu être cuit quelques secondes de moins, avec une crème de piquillos (ces poivrons doux qui sont également parfois garnis de brandade de morue ou de crevettes). A côté, une caponata : aubergines, oignon, quelques petites câpres.

Puis, un gros maigre, émulsion aux coques et herbe à curry – l’autre nom de l’immortelle d’Italie. Le jus est savoureux, surtout avec ces pommes de terre écrasées et ces quelques petites fèves. Le poisson se défait à la cuillère. Voici le plat idéal, simple, généreux et bien pensé.

Puis, pour terminer par de la fraîcheur, une soupe de fraises – mûres à point, douces et désaltérantes. Une légère pointe de verveine, une espuma au champagne rosé pour un tranchant acidulé, et c’est plié.

Il est quinze heures, le soleil tape sur la grande route de Cajarc. Des Belges passent dans leur voiture de collection. L’été est là, l’esprit des vacances aussi.